Depuis quelques décennies les auteurs de science-fiction s’en sont donnés à cœur joie à imaginer de quelle manière l’intelligence artificielle pourrait prendre le dessus sur l’humanité.
Depuis quelques années, nous voyons notre réalité se rapprocher de plus en plus de cette fiction, et depuis quelques jours nous commençons sérieusement à nous demander si cette fiction n’est pas en train de devenir une réalité.
L’intelligence artificielle est-elle sur le point de remplacer la majorité des métiers que nous connaissons aujourd’hui, et se pourrait-il même qu’elle remplace ceux que nous aurions cru ne jamais pouvoir être remplaçables par un ordinateur : les métiers de la relation ?…
Si vous suivez un petit peu l’actualité, vous avez probablement entendu parler, voire même déjà essayé cette intelligence artificielle nommée GPT3 et une de ses déclinaisons : Chat GPT ; cette dernière est produite par l’entreprise OpenAI créée par Elon Musk et Sam Altman.
GPT3 est un outil auquel vous pouvez demander de répondre à toutes les questions que vous voulez, vous pouvez lui demander de vous écrire un article, une vidéo youtube, un exposé, une lettre de motivation, une dissertation, absolument tout ce que vous désirez… Non seulement il peut vous écrire ce que vous lui demandez, mais il va de plus le faire d’une manière unique.
Dernièrement, sur GPT 3, OpenAI sort il y a quelques jours dans un grand cataclysme Chat GPT, une interface de discussion littéralement bluffante et presque effrayante.
C’est une personne (artificielle) qui a la possibilité de discuter avec vous pendant des heures. Ce qui est fou réside dans le fait qu’il y ait un historique de conversation, ce qui veut dire qu’elle ne recommence pas comme depuis le début à chaque interaction, elle construit une relation à travers chaque échange.
On pourrait dans un premier temps voir l’émergence d’un assistant-thérapeute virtuel, un robot qui voit tout et qui nous souffle des hypothèses, des pistes thérapeutiques, des questions ciblées en fonction de telle ou telle approche. Une machine qui décode et interprète le langage non verbal, les micro-expressions du visage, qui enregistre et analyse l’intégralité des conversations thérapeutiques et qui - contrairement aux êtres humains - n’oublie rien.
On parle bien ici de machines qui sont capables d’apprendre, c’est-à-dire de tenir compte de leurs erreurs pour ne plus jamais les refaire, là où nous sommes éminemment inconstants.
Imaginez un monde dans lequel progressivement es psychologues pourraient n’être que des accumulateurs de donnés pour les algorithmes, jusqu’à donner naissance à une Intelligence artificielle Thérapeute, la première du nom.
Dans une société de plus en plus consumériste, on recherche la méthode miracle, l’outil parfait, et là on aura accès à un spécialiste de toutes les approches, de tous les courants. On aura un thérapeute familial capable de tout voir et tout analyser, capable de parler toutes les langues et de s’adapter à l’accent des gens, à leur niveau de langue, de reprendre leurs expressions. On pourrait même demander aux thérapeutes d’avoir un certain style de personnalité, d’être plus ou moins interventionniste, de participer plus activement ou d’être plus en retrait.
On voit fleurir sur internet notamment la texte thérapie, nous savez cette thérapie par messagerie qui permet d’avoir un thérapeute en ligne presque 7 jours sur 7. Que se passera-t-il lorsque ce seront des IA de l’autre côté qui pourront répondre instantanément, et 24h/24 ?
Alors est-ce que l’IA va remplacer les thérapeutes dans l’avenir ? Je vous retourne la question…
En ce qui me concerne, je pense que ce qui fait la réussite d’une thérapie est la qualité de la relation qui se tisse entre deux êtres humains avec tout ce qu’elle a d’imparfait, de bancal, de paradoxal, d’irrationnel et de poétique. Dans la course effrénée à la performance et à la productivité je pense malheureusement que nous aurons toujours plus besoin de thérapie, de relations profondes et authentiques, de nous tourner en nous même vers ce que l’on a de plus essentiel et ce qui nous caractérise encore : notre capacité à aimer et notre besoin de l’éprouver.
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